Sous la lune blâfarde aux éclats d'argent,
Elle galopait vers le lointain firmament,
De l'aurore bariolée,
A travers le vent fouettant sa chevelure enflammée.
Le chariot noir des ténèbres approchait,
Et cachait de son voile étoilée l'astre diurne,
Tandis qu'elle filait avec la brise glacée,
Dans les doux rideaux nocturnes.
Seule dans cette obscurité dévorante,
Elle ne voulait pas s'arrêter,
Dans sa course insensée vers l'étoile mourrante.
Dans sa chevauchée éffrénée vers les dernières lueurs,
Un seul sentiment, doux, léger faisait son bonheur:
Se sentir vivante dans cette intense liberté.